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396. Tirer profit du Ma’assèr
Posté par le 06/05/2007 à 08:08:25
Chalom,

Peut on utiliser le Ma'assèr pour payer un Avrèkh qui nous donnerait un cours quotidien en Guémara ? Si oui, est ce une bonne manière de le donner ou faut il préferer donner son Ma'assèr sans rien recevoir en retour ?
Je tiens à preciser que l'Avrèkh est pret à me donner ces cours sans recevoir d'argent.

Merci et Kol Touv.

Réponse donnée par Rav le 29/05/2007 à 20:35:55
Une des façons les plus louables et honorables de venir en aide à notre prochain est de lui procurer un travail (1). De cette manière, on le soutiendra sans qu’il en éprouve la moindre honte.
Bien que le Choul’hane ‘Aroukh rapporte que ce soutien soit considéré comme un acte de Tsédaka, il y a lieu de s’interroger sur la véritable nature de cet acte.
Ainsi les décisionnaires pensent que ce langage traduit uniquement le fait que cet acte lui sera compté comme un mérite. Par contre il ne pourra pas payer le salaire de la personne à qui il vient en aide avec l’argent du Ma’assèr (2).
En effet, on ne peut pas payer un travail dont on tire profit avec l’argent du Ma’assèr car cela revient à rembourser une dette avec celui ci, ce qui est évidement impossible.
Par contre la majorité des décisionnaires s’accordent à dire que si le salaire est supérieur à la valeur du travail fourni, il sera possible de payer le surplus avec l’argent du Ma’assèr.

D’après ce qui précède, il semble donc que dans votre cas où l’Avrèkh est disposé à enseigner gratuitement, on puisse prélever du Ma’assèr pour le rémunérer.

De plus, il faut prendre en considération que tous les arguments rapportés ci-dessus concerne un travail, quel qu’il soit, même sans aucun rapport avec le Koddèch.

Lorsque le travail en question consiste à enseigner la Tora, il existe des raisons supplémentaires qui tendent à pouvoir le payer avec l’argent du Ma’assèr.
Ainsi il est rapporté au nom du Rav Eliyachiv Chalita (3) qu’il est permis de payer avec l’argent du Ma’assèr un professeur particulier pour enseigner la Tora à son fils si c’est pour lui permettre de l’élever encore plus dans son étude.

Le Choute Min’hate Its’hak (4) précise que puisque l’engagement d’un professeur particulier n’est pas une obligation, on pourra le payer avec l’argent du Ma’assèr si l’on a exprimé au moment du prélèvement que le Ma’assèr sera destiné à cet usage.

Rapportons de plus l’avis du Rav Kaniévski Chélita (5) selon lequel il est bien de payer avec le Maa’sèr, pour qu’il enseigne la Tora à son fils, car c’est une façon honorable de donner.

Vous pouvez donc prélever de votre Ma’assèr pour rémunérer cet Avrèkh sans oublier de formuler, au moment du premier prélèvement que cet argent ira à cette destination.

Bon Limoud


1) Choul’hane ‘Aroukh Yoré Dé’a chap. 249 par. 6
2) Choute Chvoute Ya’akov tome 2 chap. 85 ; Voir Ahavate ‘Héssèd chap. 21, l’importance de fournir un travail à quelqu’un pour l’empêcher de s’écrouler.
3) Livre Imré Tsédaka (édité en anglais)
4) Tome 8 chap. 5
5) Or’hote Rabbénou tome 1 page 301