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    Jeudi 28 Mars 2024, Yom 'Hamichi

935. Partir en vacances pendant les 12 mois de deuil
Posté par douby le 07/12/2010 à 14:54:18
Bonjour

Après avoir découvert votre livre ce Chabbate que je trouve très bien fait je viens vers vous a mon tour:

Mon papa est Niftar (Décédé) cette année le 10 adar 5770 pourriez vous me donner la date exact de l'année sachant que cette année il y a adar 1 et2. Nous avons eu plusieurs réponses différentes.

Par ailleurs, étant dans l'année de deuil ,ai-je le droit de partir a la montagne en décembre avec mon mari et mes enfants avec un groupe (orthodoxe), sachant que s’il y a une quelconque animation je resterai dans ma chambre? (nous nous sommes bien assurés qu'il y aura les 3 offices )

Merci beaucoup et Chavoua Tov

Réponse donnée par Rav Aharon Bieler le 07/12/2010 à 14:56:50
Il n’est pas étonnant que vous ayez reçu plusieurs réponses car ce cas suscite une divergence de vue entre les décisionnaires : l’auteur du Choul’hane ‘Aroukh, Rabbi Yossèf Karo qui penche pour célébrer l’anniversaire au mois d’Adar 2 et le Rama qui penche pour Adar 1.
Dans un cas pareil, les Séfaradim qui suivent l’enseignement du Choul’hane ‘Aroukh (1) ont l’habitude de marquer le Yarzeit (jour anniversaire du décès) le deuxième mois de Adar. Donc pour vous, 10 Adar 2 de l’année 5771.
Sachez aussi que certains sont pointilleux et considèrent qu’il faut marquer cet anniversaire à deux reprises, soit en Adar 1 et Adar 2 (2).
En conclusion, vous ferez le Yarzeit le 10 Adar 2 et si vous avez la possibilité également le 10 Adar 1.

Abordons à présent le problème du séjour en montagne.
En règle générale, l’endeuillé pour son père où sa mère n’a pas l’autorisation de se réjouir pendant les douze mois qui suivent l’enterrement (pendant 30 jours pour les autres proches).
Après cette période, il le pourra même si l’année est embolismique (année avec deux mois de Adar) (3).

Par conséquent, tout acte où situation lui procurant une joie sera interdit. Ainsi à priori, il ne pourra pas faire de sorties, excursions où voyages d’agrément organisés, en particulier les voyages de groupe (4).

Toutefois il semble que si d’autres personnes vous font des remontrances et vous incitent à faire ce voyage parce qu’elles ont besoin de votre présence, pour quelque motif que ce soit, il serait possible de partir avec elles. Mais elles doivent vous le dire expressément de vive voix (« Vient avec nous », par exemple) (5).

On pourra par ailleurs être tolérant si votre mari insiste pour que vous l’accompagniez (6) et à plus forte si votre refus risque d’entrainer des tensions dans le couple (7).

Au cours de ce voyage, il faudra vous abstenir, comme vous le dites vous-même, de toute animation et musique. Il sera d’autre part préférable de prendre les repas uniquement avec votre famille (8).

Kol Touv


1) Ora’h ‘Haïm chap. 568 par. 7 et Yoré Dé’a chap. 402 par. 12, d’après la Guémara Nédarim 63a
2) Maguèn Avraham Ora’h ‘Haïm chap. 568 alinéa 20, Chakh chap. 568 alinéa 11, Michna Béroura chap. 568
3) Choul’hane ‘Aroukh Yoré Dé’a chap. 391 par. 1 et 2
4) car cela procure une joie au moins équivalente à celle d’un repas convivial entre amis que le Choul’hane ‘Aroukh (Yoré Dé’a chap. 391 par. 2) interdit sauf cas exceptionnel. Voir aussi le Tour Yoré Dé’a fin du chap. 380 et le Guéchèr Ha’haïm chap. 21 par. 8
5) ‘Aroukh Hachoul’hane
6) Voir Iguérote Moché Yoré Dé’a chap. 255
7) Voir Yalkoute Yossèf nouvelle édition, Hilkhote Bikour ‘Holim Véavéloute chap.38 par. 13 à propos d’une femme endeuillée que son mari presse de l’accompagner à un mariage
8) Bien que le Rama (Yoré Dé’a chap. 393) ait écrit que l’endeuillé pendant les douze mois pour le père où la mère, ne s’associera à aucun repas en dehors de sa maison, le ‘Hida (Birké Yossèf alinéa 2) rapporte pour sa part que ce n’est pas le Minhag chez les Séfaradim, à condition que ce ne soit pas un repas joyeux (Sé’ouda Sim’ha) ou accompagné de musique. Il est bon toutefois, même pour un Séfarad, de se conformer, dans la mesure du possible, à l’opinion du Rama et de limiter les repas entre amis.
 
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