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    Vendredi 29 Mars 2024, Yom Chichi

903. Ne pas dévoiler le moment du Mikvé
Posté par yeouda le 21/01/2010 à 18:42:24
Bonjour,

Je crois avoir lu dans vos questions/réponses qu'il n'est pas embarrassant de voir les femmes qui rentrent ou sortent du Mikvé.

Je connais une source dans la Guémara (Traité Ta’anite) (si ma mémoire est bonne) où les femmes s'habillaient avec des vêtements différents pendant leur période de Nidda (d’impureté) et donc montraient bien publiquement leur statut.

Malheureusement je ne retrouve plus votre réponse (j'ai du lire au moins 100 réponses sans résultat). Donc, je voudrai savoir de quel sujet il s'agit.

Cependant j’entends souvent que les gens sont gênés de voir / d'être vus á la sortie du Mikvé, le Dine (la loi) serait il différent de nos jours?

Merci

Réponse donnée par Rav Aharon Bieler le 03/02/2010 à 19:06:19
Il n’y a aucune réponse (à ma connaissance) dans notre site faisant allusion à ce que vous affirmez.

Nous allons toutefois tenter de répondre à votre question qui aborde deux points différents que nous allons développer avec l’aide de D-ieu :

a) La Tsnioute (pudeur / discrétion) concernant la Tévila (l’immersion rituelle) au Mikvé.
b) Les habits de la femme durant la période de Nidda

a) Le Rama (1) mentionne que la femme doit être pudique et discrète lors de son immersion au Mikvé. Elle devra donc s’efforcer de dissimuler la Tévila à son entourage. Il rapporte au sujet de celle qui n’agirait pas ainsi le verset de Dévarim (2) : « maudit soit celui qui s’unit avec un animal ».
C’est aussi pour cela que l’on s’efforce en général de situer l’entré du Mikvé dans un endroit discret.

Il n’y a toutefois pas lieu de repousser la Tévila à un autre jour afin de la garder secrète. En conséquence même si le couple est invité (ou reçoit des invités) il ne faudra pas repousser la Tévila, même si l’entourage ou la famille risque de deviner que la femme s’est rendu au Mikvé (3).

Ainsi, la femme devra s’abstenir de manger de la viande le jour de la Tévila (les restes éventuels de viande entre les dents font séparation avec l’eau du Mikvé) même si les autres convives risquent d’en deviner la raison.

b) Le Choul’hane Aroukh (4) stipule qu’il est bien que la femme réserve des habits pendant la période de Nidda afin qu’elle et son mari se rappellent la situation (donc l’obligation de séparation).

La source de cette Halakha est dans un Rachi (5). Il rapporte la phrase de la Guémara : « Si la femme a été considérée Nidda par ses voisines… », et nous explique que c’est parce qu’elle « a porté ses habits de Nidda ». Les femmes avaient donc, à l’époque de la Guémara, l’habitude de porter des vêtements différents.

Un deuxième avis, basé sur la Guémara de Kétouvote (6) explique que le but était d’éviter que la femme ne se dénigre aux yeux du mari en portant (durant la période de pureté qui va suivre) les mêmes habits que durant les saignements (7).

Il existe des conséquences pratiques différentes entre les deux explications :

En effet, de nos jours on porte des sous vêtements (donc les vêtements extérieurs se salissent moins) et les habits sont régulièrement lavés. Aussi selon le deuxième avis il n’y aurait plus lieu de réserver des habits pour la période de Nidda.

Le Choul’hane Aroukh ayant ramené comme raison à cette Halakha, la nécessité pour le couple, de se rappeler la situation par un signe particulier. D’après cet avis il faudrait donc, encore aujourd’hui réserver des habits à cette période. Toutefois, il n’y à pas lieu de changer tout les habits : un seul suffira (8).

Bien que certains décisionnaires, reprenant le langage du Choul’hane Aroukh précisent qu’il convient, même de nos jour, de réserver des vêtements pour la période de Nidda, ils ajoutent que telle n’est pas l’habitude (9).
D’autres décisionnaires n’ont même pas rapporté cette règle(10).


De nos jours les femmes n’ont plus l’habitude de réserver des vêtements particuliers pour la période de Nidda.

Par contre la discrétion concernant la Tévila au Mikvé est toujours de rigueur.
Il convient donc, en accord avec les principes fondamentaux de la pudeur et pour sauvegarder l’intimité conjugale, de s’efforcer au maximum de ne pas dévoiler à son entourage le moment où tombe le Mikvé.

Kol Touv

Rav Aharon Bieler


1) Choul’hane Aroukh Yoré Dé’a chap. 198 par. 48
2) 27 / 21
3) Chévèt Halévi page Hilkhote Nidda chap. 198 par.48 alinéa 8 ; Taharate Habaïte tome 2 chap. 15 par. 6 et Avné Choham tome 2 chap. 198 par. 48 note 5
4) Yoré Dé’a chap. 195 par.8
5) Guémara Kétouvote 72a et Kidouchine 80a
6) 65b
7) Torate Hachlamime chap.195 note 10
8) Taz Yoré Dé’a chap.1 note 22
9) Taharate Habaïte tome 2 chap. 12 par. 31 fin de la note 31 ; Avné Choham tome 1 chap. 195 par. 8
10) ‘Hokhmate Hadam ; voir aussi Chiouré Tahara du Rav Gross page 188 qui rapporte que même selon l’avis du Choul’hane Aroukh il suffira que la femme enlève un bijou par exemple, en guise de signe pour cette période
 
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