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    Vendredi 19 Avril 2024, Yom Chichi

736. Participer à une colonie de vacances mixte
Posté par Matmid le 30/06/2008 à 22:42:44
Bonjour.
Un jeune homme religieux peut-il participer à une colonie de vacances mixte ?
Merci d’avance pour votre réponse. Quelle est la position de nos sages sur la plage mixte ?

Réponse donnée par Rav Yossef Loria le 30/06/2008 à 22:49:08
La réponse suivante ne concerne pas seulement une personne religieuse mais aussi (et surtout!) l'ensemble du peuple.
En effet, cette question est grave et a de lourdes incidences et conséquences dans de nombreux domaines de la vie.

Cette question spécifique n'a pas été traitée explicitement par les Décisionnaires mais nous allons tenter avec l'aide de D. de se baser sur des sources traitant de sujets similaires.

La Guémara (1) commente le verset de Zakarie: " la terre pleurera, familles, familles séparément, les hommes seuls et les femmes seules". Rachi explique que cette prophétie s'applique à la fin des temps, lorsque le Machia'h Bèn Yossèf sera tué pendant la guerre de Gog et Magog. Même au cours des funérailles et des pleurs, on devra prendre soin de séparer les hommes des femmes, bien qu'à la fin des temps le mauvais penchant n'aura plus d'emprise sur les êtres humains.
On apprend à plus forte raison, l'obligation de marquer une séparation entre les hommes et les femmes à notre époque.

La Michna (2) nous enseigne les professions qu'il ne faut pas apprendre à son fils et énumère en premier lieu une profession dans laquelle l'individu serait mélangé avec des femmes.
Le Méïri explique que l'interdiction porte même sur des jeunes enfants qui s'habituent à se mélanger dans les écoles et perdent ainsi la notion de la gravité de l'interdiction lorsqu'ils grandissent.

Rabbénou Yéhouda Ha'hassid (3) nous enseigne qu'il est interdit de mélanger les garçons et les filles de crainte qu'ils ne fautent et ne transgressent nombre d'interdictions en s'habituant à la mixité depuis leur tendre enfance.

Le Bèt Chémouèl au nom du Ba'h dans les lois de mariages (4), stipule qu'il est interdit de prononcer la bénédiction du mariage: "Chéhasim'ha Bim'ono" (que la joie soit au rendez vous), lorsque la cérémonie de mariage est mixte, car la véritable et noble joie ne peut accompagner une telle cérémonie.

Le Pélé Yo'éts écrit au nom du Zohar que lors des danses mixtes, c'est l'ange du mal lui même qui y prend part!

Le Talmud (5) enseigne que l'être humain est attiré vers le vol et vers les interdits sexuels. Toutefois, l'individu est tenté de voler seulement lorsque l'occasion se présente à lui. Mais l'immoralité attire l'homme même lorsqu'il est loin de la faute.
C'est pourquoi l'ensemble des Décisionnaires de notre époque a défendu catégoriquement d'étudier dans des écoles mixtes car on y habitue les enfants à une promiscuité et à une légèreté d'esprit susceptible d'aboutir à des conséquences prohibées lorsqu'ils grandiront (6).

De plus, lorsque dans la ville de Nétivote, un groupe de Rabbins plus libéraux décidèrent d'ouvrir une école religieuse mixte, Rabbi Israèl Abou'hatséra (Baba Salé Zal) s'y opposa farouchement et fit signer une pétition contre l'ouverture d'une telle école par tous les grands Décisionnaires de la génération

L'ensemble de ces lois s'appliquera à plus forte raison pour une colonie de vacances mixte.
En effet, le Rambam dans les lois d'éthique et de morale, enseigne que le mauvais penchant à plus d'emprise sur les individus qui ont moins d'occupation et qui ne travaillent pas, notamment ceux qui se trouvent en vacances.

Cette notion est tirée de la Guémara (7) dans laquelle la Michna enseigne, que même une femme extrêmement aisée, qui a 100 servantes, devra travailler afin de ne pas s'adonner à l'immoralité car l'ennui peut engendrer la décadence spirituelle.

Enfin, nos sages nous enseignent que l'homme ne peut désirer et convoiter que ce que ses yeux ont vu, car les "yeux regardent, le cœur désire et les membres du corps concrétisent l'acte" (8).
Cet adage de nos sages, enseigné il y a déjà 2000 ans redouble de vérité à notre époque dans laquelle la décadence, les mœurs et les conventions de pudeur ont atteint une bassesse inégalée jusqu'à ce jour.
A tel point que l'une des missions les plus périlleuse et les plus vitales que doit surmonter un juif consiste à préserver ses yeux pour ne jamais désirer des choses prohibées.

La Guémara (9) nous enseigne que celui qui marche de son plein gré sur la rive du fleuve lorsque les femmes font la lessive (et sont susceptible de dévoiler quelque peu une partie de leur corps) est qualifié de mécréant et d'impie même s'il ferme les yeux tout au long du trajet.

Rav Chmoulévitz Zal, le Machguia'h de Mir commente dans ses Si'hote (Parachate Béchala'h) que le fait de se mettre dans une situation d'épreuve représente une véritable interdiction même si cela n'a pas entraîné de faute.
La mission d'un juif consiste à s'éloigner totalement de toute tentation et de toute épreuve.
Mais celui qui se met volontairement en situation d'épreuve est considéré comme un impie même s'il surmonte l'épreuve et ne transgresse aucune autre interdiction.
Il est donc formellement interdit de participer à toute cérémonie, soirée, danses ou baignades mixtes.

Une colonie de vacances a un statut similaire dans le sens où les jeunes participants sont susceptibles de se libérer des jougs parentaux et scolaires qui pèsent lourdement sur eux tout au long de l'année. L'ambiance décontractée de vacances et le besoin de se libérer l'esprit sont autant de facteurs favorables au mauvais penchant.


Enfin, la Tora (Dévarim 23-15) nous enseigne: "que Je ne constate pas de nudité dans ton campement car Je Me détournerai de toi".
Le Talmud (Sota 2a) rapporte que l'Eternel n'assure pas Sa providence et Sa protection si le peuple ne respecte pas scrupuleusement les règles de pudeur et de séparation.


Aussi, ceux qui prétendent que ces vacances et que ces situations de détente sont bénéfiques est nécessaire pour le développement et l'équilibre moral du jeune homme sont dans l'erreur. En effet, ceci est totalement réfuté par nos Sages (12).
Cette Guémara nous raconte qu'un homme était tombé gravement malade d'amour qu'il portait pour une femme étrangère, à tel point qu'il en était mourrant. Les médecins fixèrent que son remède était de voir ou même de parler à cette femme qui se tiendrait derrière un paravent.
Les Sages de l'époque s'y opposèrent catégoriquement et tranchèrent qu'il était préférable que l'individu meure plutôt qu'une fille d'Israël n'en vienne à transgresser une faute minime.

En conclusion rapportons le Choul'hane 'Aroukh (13) qui rappelons le, est le code juif de lois que tout un chacun se doit de suivre, et n'est pas un recueil de mesures de rigueur destiné uniquement aux personnes zélées ('Hassidim).

Celui-ci se montre particulièrement sévère à l’encontre de celui qui aurait un comportement léger vis-à-vis des femmes allant jusqu'à prohiber des signes, des allusions à leur égard. Prendre du plaisir à les regarder ou les écouter chanter entrent dans le cadre de ces interdictions.

Il incombe à chaque parents de redoubler de prière pour que l'éternel préserve et perpétue la pureté de nos enfants et de l'ensemble des enfants d'Israël jusqu'à la venue du Machi'ah de nos jours. Amen.

Kol Touv


1) Soukka 52a
2) Kiddouchine 82a
3) Séfèr 'Hassidim chap. 168
4) Evèn Ha'ézèr chap. 62 par. 11
5) 'Haguiga 11b
6) Rabbi Moché Feinstein Zal dans son Iguérote Moché Yoré Dé'a chap. 137 ; Rav Vozner Chalita dans son Chévèt Halévi Ora'h 'Haïm chap. 29 et Rav 'Ovadia Yossèf Chalita dans Yé'havé Da'ate tome 4 chap. 46
7) Kétoubote 59b
8) Rachi Parachate Chéla'h Lékha chap. 15 verset 39 selon le Midrach Tan'houma
9) Baba Batra 57
10) Dévarim 23-15
11) Sota 2a
12) Sanhédrine 75a
13) Evèn Ha'ézèr chap. 21 par. 1
 
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