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    Vendredi 29 Mars 2024, Yom Chichi

551. Avec la permission de la maîtresse de maison !
Posté par haim le 19/11/2007 à 23:03:39
Lorsqu'on fait "Zimoune" (invitation à faire le Birkate Hamazone), j'ai entendu certaines personnes dire "Birchoute Ba’al Habaïte Véba'alate Habaïte Hazé". (Soit, avec la permission du maître de maison et de la maîtresse de maison).
Est-ce que ceci est correct ? Et lorsqu'il n'y a pas de maître de maison, uniquement une "Ba’alate Habaïte", est-ce pareil ?
Je vous remercie pour toutes vos réponses toujours si complètes. 'Haïm

Réponse donnée par Rav Aharon Bieler le 24/11/2007 à 20:56:13
Il est rapporté dans la Guémara (1) ainsi que dans le Choul’hane ‘Aroukh (2) que le maître de maison aura le loisir de donner à faire le « Zimoune » à son invité. C’est d’ailleurs ainsi qu’il convient de faire à priori.
Cela est stipulé selon ces termes : « Lorsqu’il y a un invité, celui-ci récitera le Birkate Hamazone afin qu’il bénisse le Ba’al Habaïte (le maître des lieux). Si le
Ba’al Habaïte veut réciter lui-même le Birkate Hamazone il aura la priorité ».

Le Michna Béroura (3) explique que l’on parle ici du cas ou une seule personne récite le Birkate Hamazone, et en rend quitte les autres participants. De nos jours où tous les convives récitent le Birkate Hamazone à voie basse, il y a malgré tout lieu d’honorer l’invité pour le Zimoune. Le Rama précise que le Ba’al Habaïte pourra honorer celui qu’il voudra.

Quoi qu’il en soit, il apparaît que ce n’est pas une obligation pour le Ba’al Habaïte, mais uniquement un conseil de nos sages pour son propre bien (pour être béni par l’invité).
Par contre si le Ba’al Habaïte préfère dire lui même le Zimoune il en a parfaitement le droit, et personne ne pourra le faire à sa place sans sa permission (4).

Il en résulte qu’il est tout à fait normal de dire « avec l’autorisation du maître de maison » puisque c’est avec sa permission que l’invité dira le Zimoune à sa place.
De la même manière celui qui fait le Zimoune demandera la permission de toute les personnes dont il aurait éventuellement pris la place.

Ainsi, Rav Ya’akov Emden (5) écrit que celui qui récite le Zimoune devra demander l’autorisation du public, du Rav et des personnes présentes.
Le Kaf Ha’Haïm (6) précise que s’il y a un Kohèn on dira : Birchoute Hakohèn ; en présence de son père on dira Birchoute Avi et en présence du maître de maison on dira Birchoute Ba’al Habaïte.

Par contre une femme qui n’a pas d’obligation de faire le Zimoune ne pourra en aucun cas s’associer à des hommes pour le Zimoune en présence d’hommes.
Voir la question 514 « Les femmes doivent-elles faire le Zimoune ? » , où il est précisé qu’elle aura par contre l’obligation d’y répondre si elle se trouve à une table en présence de trois hommes au moins qui font le Zimoune.

Ce serait dons un non sens que de demander son autorisation pour procéder à un rituel par lequel elle n’est pas concernée.

D’autre part il n’est pas convenable, comme il apparaît dans la question 514 évoquée précédemment, pour des raisons de Tsin’oute de mentionner la maîtresse de maison pour l’associer à un rituel qui concerne les hommes.

Notons aussi que le Rav Zilberstein dans son livre ‘Alénou Léchabéa’h s’interroge dans le cas où des enfants mangeraient à la table de leur mère (donc la maîtresse de maison), s’ils ont le droit de dire « Birchoute Imi Morati » (avec la permission de ma mère). Il reste lui-même en situation de doute à cause du fait que la mère en tant que femme ne peut pas s’associer au Zimoune (7).

Nous remarquons que ce cas est particulier et que le doute, quant à demander la permission de la mère, n’est généré que par l’obligation de la Tora de respecter et d’honorer ses parents.
Malgré tout, on n’arrive pas à une décision Halakhique claire.


C’est pourquoi on ne dira pas Birchoute Ba’alate Habaïte (avec l’autorisation de la maîtresse de maison).

Kol Touv


1) Bérakhote 47
2) Ora’h Haïm chap. 201 par. 1
3) Chap.201 alinéa 1
4) Michna Béroura chap.201 alinéa 6 et à plus forte raison si l’invité n’est pas une personne « convenable »
5) Dans son Sidour Bét Ya’acov
6) Chap. 192 par. 2
7) Réponse 119
 
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