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467. Maïm A’haronim : obligation ou pas ?
Posté par yossef1 le 08/08/2007 à 14:57:56
Kvod Harav

Le Dine de Maïm A'haronim 'Hova (lavage des mains aprés le repas) est-il appliquable de nos jours étant donné que le sel qui été mazik (qui rendait aveugle) n'éxiste plus ?

Réponse donnée par Rav Aharon Bieler le 19/08/2007 à 21:29:21
Nos sages (1) ont décrété l’obligation de se rincer les doigts (Maïm A’haronim) à la fin d’un repas, avant de faire le Birkate Hamazone (bénédiction après le repas) pour plusieurs raisons :

a) Parce que les doigts ont été salis par les aliments au cours du repas et qu’il ne convient de faire une bénédiction avec les mains sales. Nos sages se sont appuyés sur le verset suivant : Véhitkadichtèm Vihitèm Kédochim (Vous vous sanctifierez et vous serez saints) (2).
La première partie du verset (Vous vous sanctifierez) est une allusion à la Mitsva de se laver les mains (Nétilate Yadaïm) avant de manger du pain.
La seconde partie du verset (Vous serez saints) nous rappelle l’obligation de se rincer les doigts (Maïm A’haronim) avant de faire le Birkate Hamazone.

b) Même si les mains n’ont pas été salies au cours du repas, les ‘Hakhamim nous ont imposé de faire Maïm A’haronim à cause du Méla’h Sédomite (Sel de Sédom). Il s’agit d’un sel qui avait la faculté de rendre aveugle s’il entrait en contact avec les yeux. Les ‘Hakhamim ont donc craint que ce sel ne se soit mélangé avec le sel que nous consommons au cours du repas et nous ont imposé de nous laver les mains à cause du danger qu’il représente.

Le Tour et le Choul’hane ‘Aroukh (3) ont tranché que les Maïm A’haronim étaient une obligation. C’est également l’avis du Rambam (4), qui précise qu’il existe d’autres sels qui ont les mêmes propriétés nocives que le Méla’h Sédomite.


Il est exact que certains Décisionnaires pensent que de nos jours le Méla’h Sédomite ou son équivalent n’existe plus et que par conséquent la deuxième raison évoquée par nos sages n’est plus d’actualité (5).

Toutefois cet avis ne fait pas l’unanimité. Ainsi le Gaone de Vilna dans son Biour Hagra pense que le danger inhérent au Méla’h Sédomite est toujours présent de nos jours. Par ailleurs comme nous l’avons dit précédemment, cela semble être l’avis du Choul’hane ‘Aroukh qui a tranché que Maïm A’haronim était une obligation (sous entendu même de nos jours).

Il faut d’autre part rapporter l’avis de Rabbénou Yérou’ham au nom du Rif selon lequel même celui qui n’aurait pas consommé de sel au cours du repas, aura l’obligation de faire Maïm A’haronim à cause d’un fait rapporté par les ‘Hakhamim dans la Guémara qui relate que le non respect de Maïm A’haronim a entraîné la mort d’homme (Voir l’histoire en détail dans la Guémara).

A cela il faut ajouter une autre raison rapportée par le Zohar Hakadoch (6) qui insiste sur la nécessité de faire Maïm A’haronim.
Le Zohar nous dévoile que les forces impures règnent à l’endroit du repas et que les eaux sales de Maïm A’haronim leurs sont destinées et serviront à les éloigner (7).

La Guémara (8) et le Choul’hane ‘Aroukh (9) rapporte d’ailleurs que ces eaux sont habitées par un esprit impur. C’est la raison pour laquelle on les versera dans un récipient et non pas sur le sol, car l’on craint le passage d’une personne à cet endroit et le danger que cela représente (10).

Concernant la réalisation de cette obligation, le Choul’hane ‘Aroukh rapporte qu’il n’est nécessaire de se laver les mains que jusqu’à la seconde phalange des doigts (11). Le Michna Béroura (12) insiste sur le fait que ceux qui n’auront passé que quelques gouttes sur le bout de leurs doigts ne seront pas quitte de l’obligation de Maïm A’haronim.


Certains n’ont pas l’habitude de faire Maïm A’haronim, comme le précise d’ailleurs le Choul’hane ‘Aroukh (13), car ils se basent sur le fait que, d’une part le Méla’h Sédomite n’est plus courant aujourd’hui et que d’autre part, on est moins pointilleux sur le fait de se nettoyer les mains après le repas (14).
Toutefois, le Choul’hane ‘Aroukh précise lui-même que s’il s’agit d’une personne qui, habituellement prend soin d’avoir les mains propres, elle aura l’obligation de faire Maïm A’haronim.

Compte tenu que certains pensent que le danger du Méla’h Sédomite demeure de nos jours, et que nombreux sont les Décisionnaires qui insistent sur cette obligation d’après la Kabbala, il conviendra de s’efforcer de faire Maïm A’haronim (15).


Kol Touv


1) ‘Houline 105a
2) Guémara Bérakhote 53 b
3) Ora’h ‘Haïm chap. 181 par.1
4) Hilkhote Bérakhote chap. 6 Halakha 3; voir aussi le Michna Béroura chap.181 alinéa 1
5) Tossefote Bérakhote 53b, début de citation « Véhitèm » ; Voir aussi le Maguèn Avraham Ora’h ‘Haïm chap. 181 par.1
6) Parachate Térouma page 154
7) Voir le Kaf Ha’haïm Ora’h ‘Haïm chap. 181 alinéa 1 ; Voir aussi le ‘Hida dans son Birké Yossèf à la fin du chap. 181 qui rapporte que d’après la Kabbala il faut être particulièrement pointilleux dans l’accomplissement de Maïm A’haronim ; C’est également l’avis du Maharchal dans son Yam Chèl Chélomo
8) ‘Houline 105a
9) Ora’h ‘Haïm chap. 181 par.2
10) Michna Béroura Ora’h ‘Haïm chap. 181 alinéa 4
11) Ora’h ‘Haïm chap. 181 par.4
12) Ora’h ‘Haïm chap. 181 alinéa 10
13) Ora’h ‘Haïm chap. 181 par.10
14) Voir le Michna Béroura Ora’h ‘Haïm chap. 181 alinéa 10
15) Voir Yalkoute Yossèf Ora’h ‘Haïm chap. 181 page 242
 
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