Votre question est très intéressante et prouve que vous avez bien perçu les problèmes posés par cette situation.
Pour bien comprendre la question et la réponse, il convient de relire la question No 39 : « Franchir, le Chabbate, un passage qui s'allume automatiquement »
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Il faut savoir que la réponse à votre question est l’objet d’une « Ma’hlokèt » (divergence de vue) parmi les derniers décisionnaires. Le Biour Halakha (1) s’étend sur ce problème.
Il en ressort en résumé que, le Taz (2) considère que la situation que vous décrivez est assimilable à un cas de « Davar Chééno Mitkavèn » (réalisation d’un travail interdit le Chabbate de façon non intentionnelle quand le résultat n’est pas inéluctable), ce qui permettrais de passer dans le hall.
De son coté, le Michna Béroura, bien qu’il amène des appuis à l’avis du taz, ne tranche pas de façon évidente quand il s’agit d’un interdit de la Tora.
Le fond de la divergence porte sur le point suivant :
Habituellement, le principe de « Davar Chééno Mitkavèn », vient définir une action dont les conséquences ne sont pas systématiques.
Par exemple tirer un banc léger sur de la terre : Il est possible que cet acte entraîne la formation d’un sillon sur le sol (ce qui est bien entendu interdit le Chabbate), mais ce n’est pas obligatoire. Nous avons ici un doute sur le futur de l’action. Cette action est, dans ce cas, permise par la Halakha.
Par contre ici, le fait de passer devant le capteur entraîne systématiquement l’allumage de l’éclairage (dans le cas où il était éteint, bien entendu).
Le doute concerne uniquement la situation telle qu’elle se présentait avant l’action. C’est ce que l’on appelle dans le langage Halakhique « Safèk Léché’avar » (doute concernant le passé).
Concrètement, il faut noter que le cas de figure que vous envisagez est très rare. En effet, il sous entend que le capteur qui va déclancher l’allumage est situé bien avant la salle ou se produit l’éclairage et dans un endroit ou peut en aucune manière savoir (même par une lueur) savoir si la salle dans laquelle on va rentrer est déjà allumée ou pas.
Dans un tel cas, étant donné que l’allumage de l’ampoule est un interdit de la Tora, et que considérer le passage devant le capteur comme un cas de « Davar Chééno Mitkavèn », est une « Mahlokèt » chez les décisionnaires, il convient de ne pas s’appuyer, à priori sur les avis permissifs.
Toutefois, « Bécha’ate Hadé’hak », (en cas de force majeur), et dans le cas ou il y a un doute réel sur le fait que la lampe soit déjà allumée par exemple s’il s’agit d’une heure de passage dans le Hall de l’immeuble), on pourra s’appuyer, entre autre, sur l’avis du Rav Chélomo Zalman Auerbach (3) qui a tendance à permettre dans un cas semblable.
Kol Touv