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    Jeudi 28 Mars 2024, Yom 'Hamichi

256. Bénédiction sur des gâteaux au cours d'un repas
Posté par moché le 13/09/2006 à 15:12:43
Chalom,

C'est une question pour le Rav Bieler à propos de la bénédiction sur un dessert au cours d'un repas, avant le Birkate Hamazone. Si le dessert est "Mézonote", fait on egalement la bénédiction?

Merci

Réponse donnée par Rav Aharon Bieler le 10/10/2006 à 15:04:54
A priori, Les gâteaux font partie des aliments que l’on ne mange généralement pas avec du pain et que l’on mange uniquement pour le plaisir (comme dessert par exemple), et non pas pour se rassasier. Il ne sont pas considérés comme faisant partie du repas (bien qu’on les consomme à l’intérieur du repas, après avoir fait la bénédiction de « Hamotsi » sur le pain et avant d’avoir fait le « Birkate Hamazone »).
(On ne parle pas ici du cas où on les consommerait pour se rassasier et en tant qu’élément du repas comme par exemple, un feuilleté à la viande ou un « borékass »).

Par conséquent, on devrait faire la bénédiction de « Mézonote » avant de les manger en fin de repas, comme on le fait pour les fruits.
En effet, n’étant pas liés à la consommation du pain, ils ne sont pas acquittés par la bénédiction « Hamotsi ». Voir les détails de cette « Halakha » dans la question 243 .
C’est ainsi qu’a tranché le Choul’hane ‘Aroukh (1)

Il faut toutefois considérer le problème suivant :
Le Choul’hane ‘Aroukh lui même, donne la définition de tous les produits, cuits aux four, qui nécessitent la bénédiction de « Mézonote » avant la consommation. (2)
Il s’agit dans tous les cas de « gâteaux » cuits au four et dont la farine est le produit de l’un des cinq céréales suivants : Blé, orge, seigle, épeautre, avoine.
Il existe trois cas :
a) Un « gâteau » fait d’une pâte à pain (uniquement eau et farine), en forme de poche et fourré de miel de sucre, de noix… C’est l’avis de Rabbénou ‘Hananèl rapporté par le ‘Aroukh (3)
b) Des « gâteaux » croquants que l’on à l’habitude de grignoter, composés d’eau, de farine, et éventuellement d’autres ingrédients. C’est l’avis du Rav Haï Gaone rapporté par le ‘Aroukh (4)
c) Un « gâteau » fait d’une pâte pétrie avec du miel ou de l’huile ou du lait ou toutes sortes d’épices. C’est l’avis du Rambam (5)

Nous voyons qu’il y a trois avis différents quant à la définition d’un aliment nécessitant la bénédiction de « Mézonote ».
Le Choul’hane ‘Aroukh a tranché que « Mi Safèk » (dans le doute), on fera la bénédiction de « Mézonote » dans chacun de ces cas. Mais il faut comprendre que dans chacun des trois cas pris séparément, il existe une incertitude quant à la bénédiction : est ce que cet aliment a vraiment le statut de « Pate Habaa Békisnine » (gâteau) et nécessite la bénédiction de « Mézonote », ou bien il a encore le statut de « Pate Gamour » (pain) et nécessite la bénédiction de « Hamotsi » que l’on fait sur le pain.

Il en résulte que lorsque l’on consomme ce type d’aliment en dehors des repas, on fera au préalable, la bénédiction de « Mézonote » comme le stipule le choul’hane ‘Aroukh.

Par contre, consommés en tant que dessert en fin d’un repas, après la bénédiction de «Hamotsi», un problème se pose : il est possible que ce « gâteau » ait en vérité gardé le statut de pain, et qu’il ait été déjà été acquitté par la bénédiction « Hamotsi ».
En faisant sur lui la bénédiction de « Mézonote », en fin de repas on aurait alors fait une «Bérakha Lévatala» (bénédiction en Vain).

C’est la raison pour laquelle, bon nombre de « A’haronim » (décisionnaires venant après le Choul’hane ‘Aroukh) sont en désaccord avec le choul’hane ‘Aroukh et interdisent de faire une bénédiction dans ce cas. (6)

Toutefois, si ce « gâteau » satisfait les trois avis cités précédemment, à savoir pétrie avec du miel ou de l’huile, en forme de poche et fourré, et de plus croquant, il aura le statut de «Mézonote Vadaï» (Mézonote de façon certaine), et l’on pourra faire sur lui la bénédiction de « Mézonote » s’il est consommé en fin d’un repas, en tant que dessert. (7)
Ils seront, bien entendu exempté de la « Bérakha A’harona » (bénédiction finale) par le «Birkate Hamazone».


En règle générale, on ne doit pas faire de bénédiction avant de manger un « gâteau » au cours d’un repas avant le « Birkate Hamazone »), même s’il est consommé en tant que dessert.

Puisqu’il y a « Ma’hlokèt » (divergence de vue) sur cette Halakha, il convient à priori de ne pas se mettre dans une telle situation. Plusieurs solutions s’offrent à nous pour éviter la «Ma’hlokèt» :
• La solution préférable :repousser la consommation des gâteaux après le repas (après le « Birkate Hamazone »). (8)
• Manger, avant le repas, moins de « Kazaïte » (28 gr.) de Gâteau, en pensant à acquitter tout gâteau que l’on mangera pendant le repas. (9)
• Demander à une personne présente qui n’a pas consommé de pain de manger un morceau de gâteau et de penser à nous acquitter au moment de la bénédiction (celui qui veut être acquitté doit avoir cette intention en écoutant la bénédiction).
• Penser au moment de la bénédiction « Hamotsi » sur le pain à acquitter tous gâteaux mangés en fin de repas. (10)

S’il s’agit d’un« Mézonote Vadaï » (Mézonote de façon certaine qui satisfait les trois avis), conssommé avant « Birkate Hamazone »), on pourra faire la bénédiction sur ce type de Gâteau.

Kol Touv


1) Ora’h ‘Haïm chap. 168 par.8
2) Ora’h ‘Haïm chap. 168 par.7
3) ‘Érèkh kassane
4) Idem
5) Hilkhote Bérakhote chap.3 Halakha 9
6) Biour Halakha chap.168 Début de citation « Té’ounim », au nom du Dagoul Mirvava, du Graz, de Rabbi ‘Akibba Éguèr, du ‘Haïé Adam.
7) Biour Halakha idem ; Piské Téchouvote chap.177 par.7 ; choute Or Létsyone tome 2 chap. 12 question 10 ; Voir aussi Yalkoute Yossèf tome 3 chap.177 par.2 qui bien que d’accord avec le principe énoncé, recommande de consommer tous types de « Mézonote », même « Mézonote Vadaï » après le repas.
8) Or Létsiyone tome 2 chap. 12 question 10 ; Yalkoute Yossèf tome 3 chap.177 par.2 ; Kaf Ha’haïm chp.165 alinéa 71
9) ‘Haï Adam Klal 43 par.1
10) Kaf Ha’haïm chp.168 alinéa 49 ; ‘Haï Adam Klal 43 par.9 ; Kitsour Choul’hane ‘Aroukh chap.43 par.6
 
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