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    Vendredi 19 Avril 2024, Yom Chichi

145. Marcher sur du sable le Chabbate
Posté par jojo le 01/06/2006 à 18:23:07
A t-on le droit de marcher sur du sable Chabbate?
Si non, cela dépend de quel travail?
Chalom

Réponse donnée par Rav Meir Cahn le 14/01/2013 à 15:41:20
Labourer (Ha’horèche) est l’un des 39 travaux interdits le Chabbat (1). L’essence de cette Mélakha (travail interdit le Chabbat), est le fait de « ramollir » le sol (2). Une autre définition détermine cette Mélakha comme étant le fait « d’améliorer » le sol, de manière à le préparer à être ensemencé (3). Ainsi, creuser dans un champ, y faire un sillon, ou le niveler,le Chabbat, est transgresser la Mélakha de ‘Horèche (du labour). Si ce travail est effectué, non pas dans un champ ou un jardin adapté à la culture, mais dans une maison, la Mélakha transgressée sera celle de Boné (la construction), car il aura amélioré le bâtiment (4). Et ceci est valable même lorsque le parterre n’est que de la terre, ou de la terre battue, est n’est pas recouvert (béton, carrelage), car étant destiné à l’habitation, et pas à la culture, leur travail et leur amélioration ne se rattache pas aux travaux de culture, mais aux travaux de construction. Il en va de même lorsque ce travail est effectué sûr un chemin, une allée ou une rue, le résultat étant une amélioration des déplacements et des transports. On parle donc de construction (5).

C’est ainsi que, creuser une fosse ou un trou dans la terre, avec l’intention d’y déposer une semence, sera transgresser la Mélakha de ‘Horèche (du labour) (6). Si c’est pour y déposer, ou y dissimuler un objet, la Mélakha sera Boné (la construction) (7). Par contre, creuser sans intention d’y déposer, ni une semence, ni un quelconque objet, relèvera d’un interdit Dérabbanane (Rabbinique), mais ne sera pas une Mélakha – Déoraïta (d’ordre thoranique). Le trou creusé dans une maison, relèvera de l’interdit de Boné, et creusé dans une terre n’étant pas vouée à l’habitation, relèvera de celui de ‘Horèche (8).

Creuser dans du sable fin, de manière à ce que le sable déplacé et déposé aux bords du trou, retombe immédiatement et le comble, ne relève pas de l’un des interdits ci-dessus mentionné . Par contre, si le sable est dur ou mouillé et qu’il ne « coule » pas après avoir été mis au bord du trou, l’interdit violé en y creusant sera le même que pour un sol de toute autre nature (9).

Et donc, marcher sur du sable fin et sec, ne pose aucun problème. La marche sur du sable mouillé ne pose pas de problème non plus. En effet, le fait de marcher sur du sable ne fait pas une empreinte ou un trou, en déplacent le sable, mais plutôt en le tassant. Tasser n’est pas associable à creuser ou labourer, et donc n’entraîne pas l’interdit de ‘Horèche (10). Il convient néanmoins de faire attention à ne pas déplacer ce sable, ou à le niveler, volontairement (11).

Kol Touv


(1) Michna Chabbat 73a.
(2) Guémara, Mo’èd Katane 2b, Chabbat 73b. et Rachi ad. loc.
(3) Yérouchalmi Chabbat chap. 7 par. 2, Rambam Hilkhote Chabbat chap. 8 par. 1.
(4) Michna Béroura, introduction au chap. 337.
(5) Iglé Tal, Melékhèt ‘Horèch note 15.
(6) Voir Rachi, Chabbat 22a. intitulé Halakha.
(7) Guémara Chabbat 102b.
(8) Voir la Guémara Chabbat 73b, qui dit que creuser pour excaver du sable - sans avoir usage du trou - n’enfreint qu’un interdit Dérabbanane, car c’est une Mélakha « Chééna Tsrikha Légoufa » (n’étant pas été accomplie pour en obtenir le produit ou l’effet normal). La Guémara ajoute, que parfois l’effet d’un travail de ce type, peut être "Mékalkèl" (détériorant), raison supplémentaire pour qu’il n’implique qu’un interdit Dérabbanane.
(9) Tossafote, Chabbat 39a, Magèn Avraham chap. 498 alinéa 25 et 32, Michna Béroura ad. loc. alinéa 73 et 89, ainsi que chap. 308 alinéa 143. Par contre, le déplacement de ce sable peut impliquer la transgression d’autres interdits, tel que celui de Mouktsé ou de Hotsaa.
(10) Voir la Gémara Bétsa 23b. et Rachi
(11) Voir le Choul’hane ‘Aroukh, chap. 302 par. 6, et le Michna Béroura ad. loc. alinéa 28 ; voir encore le Choul’hane ‘Aroukh, chap. 337 par. 1.
 
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